Dans le cadre de leur formation en baccalauréat professionnel, six lycéens d’Agricampus d’Hyères, accompagnés de quatre de leurs professeurs, ont pu réaliser leur période de formation en milieu professionnel au Bénin du 7 au 23 mars.
C’est une expérience enrichissante et incroyable qu’ont pu vivre Stella, Gaël, Hippolyte, Grégoire, Bastien et Mattia ces derniers jours en réalisant leur deux semaines de stage en milieu professionnel et en découvrant la faune et la flore subtropicales du Bénin.
En effet, depuis plus d’un an, leur professeur de spécialité, Emmanuelle Caruyer, professeure d’horticulture et Nasser Benchiha, professeur d’aménagements paysagers, ont préparé ce voyage à l’étranger grâce au dispositif mis en place par Erasmus. Une collecte de manuels scolaires et de jouets a aussi été mise en place avant le départ.
La première semaine, les élèves inscrits en productions horticoles et en aménagements paysagers ont pu travailler dans un Lycée Technique Agricole à Adja-Ouéré et échanger leurs pratiques avec les apprenants et les enseignants béninois. Ils ont pu notamment participer à l’élaboration de planches et à la plantation de l’amarante sur l’exploitation du lycée. Ils ont aussi assisté à des cours théoriques et pratiques comme la fabrication de jus de baobab, de tamarin et de bissap. De plus, le professeur d’agroéquipement, Jean-Sébastien Vallade, a réussi à réparer un vieux tracteur, un motoculteur et pu expliquer les raisons de la panne aux élèves béninois.
La deuxième semaine, les jeunes ont ensuite intégré le centre Yeten, situé au nord de Porto-Novo, un orphelinat qui accueille 42 enfants en situations difficiles. Les élèves ont partagé le quotidien de ces jeunes âgés de 3 à 21 ans, ont découvert la fabrication de l’huile de palme et ont créé un massif paysager pour agrémenter l’entrée de la structure.
En plus des travaux pratiques réalisés, les élèves ont approfondi leurs connaissances en visitant des fermes agro-écologiques pratiquant l’agriculture intégrée comme le centre Songhai à Porto-Novo et la ferme École Sain à Adjohoun.
Ce séjour a permis en outre de connaître des lieux emblématiques pour mieux comprendre l’histoire et la culture du pays liées à la nôtre comme la porte du non retour lors du commerce triangulaire, ainsi que la forêt sacrée, un lieu de culte vaudou, à Ouidah mais aussi la statue de l’Amazone et la grande fresque à Cotonou.
Ces deux semaines passées au Bénin ont enfin été riches en découvertes culturelles et humaines. Ainsi, Aurélie Michel, professeure de français, souhaite créer un carnet de voyage et pérenniser ces échanges en mettant en place des correspondances entre les élèves et les jeunes rencontrés au cours de ce voyage. Il est aussi important pour elle d’intégrer la filière Sapat (Services Aux Personnes et Aux Territoires) dans ce projet.
Pour Madame Caruyer : » C’est une expérience à renouveler car elle permet de remplir une des missions de l’enseignement agricole vouée à la coopération internationale et ainsi donner plus de sens aux formations professionnelles du lycée. Ces deux partenariats avec le LTA et l’orphelinat méritent d’être développés et renforcés » . Quant à Monsieur Benchiha : » Le Bénin est un pays qui, en développant le tourisme, ouvre la voie aux métiers de l’aménagement paysager ». Il souhaite aussi poursuivre l’échange avec le Lycée Technique Agricole pour accueillir les enseignants Béninois à Agricampus et leur faire découvrir en retour les formations présentes sur le site.
La possibilité d’une résidence d’artiste sur le lycée est aussi à l’étude puisque l’équipe a rencontré Adebayou qui a déjà participé à de nombreux projets dans des établissements scolaires français.
Comme l’affirme Montaigne dans sa pédagogie humaniste, « les voyages forment la jeunesse« . Ces jeunes pousses d’Agricampus ont donc trouvé, dans cette coopération internationale, un terreau fertilisant pour en sortir grandies et épanouies.
Texte écrit par la professeure de Français, Aurélie Michel.